Guy Berger est décédé ce 12 juin 2023 dans sa 91e année. Pionner et fondateur de l’université de Paris 8 Vincennes – Saint Denis, il était également le co-inventeur du concept de multiréférentialité avec Jacques Ardoino.
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Actualités vue par la lorgnette psy ou billet d’humeur
Robert, qui a mon âge, vit en amitié avec son corps, c’est tout. Son corps et son esprit ont été élevés ensemble, ils sont bons camarades. Ils n’ont pas besoin de refaire connaissance à chaque surprise. Si le corps de Robert saigne, ça ne le surprend pas. Si le mien saigne, la surprise me fait m’évanouir. Robert sait bien, lui, qu’il est rempli de sang ! Il saigne parce qu’il vit dans un corps. Comme saigne le cochon qu’on saigne ! Moi, chaque fois qu’il m’arrive quelque chose de nouveau, j’apprends que j’ai un corps !
Daniel PENNAC, Journal d’un corps
Souvent subie plus que souhaitée, la colère fait partie des émotions de base, comme on peut l’apprendre de façon agréable aux enfants grâce à l’excellent Vice-Versa, que j’avais chroniqué ici. Je ne m’étendrai pas sur la colère en elle-même, il existe une littérature psy plus que conséquente sur le sujet. On en trouve en particulier sur les bienfaits de la colère, lorsqu’elle peut être mobilisée sans violence, dans l’expression d’une bonne agressivité, afin d’affirmer une position et de mettre des limites aux autres.
Après trois années passées à La Prairie, sur les hauteurs de Pontoise, je déplace mon cabinet pour emménager à Auvers-sur-Oise (95).
Je suis comme tout le monde. La quantité de choses déroutantes, inappropriées, voire affligeantes, auxquelles nous confronte cette époque étrange, me fait violence, et plus encore lorsque cela touche les enfants. C’est ainsi, je continue de bondir, parfois, lorsque je me rends compte que les adultes embarquent ces derniers dans des histoires qui ne devraient pas leur échoir.
Depuis le 14 décembre 2016 et ce premier billet sur l’orientation en psychothérapie, j’ai écrit plus de soixante articles sur ce blog en parvenant à tenir l’objectif que je m’étais fixé, à savoir : publier une fois par mois.
La multiplication des situations où un conflit amène les parties en présence à se positionner en victime ou en bourreau ne cesse de poser question. N’étant pas un féru du fameux triangle dramatique de l’analyse transactionnelle, je reconnais cependant qu’à mesure que les années passent, nous nous engluons dans les tréfonds de ce modèle relationnel, j’y reviendrai dans un prochain billet.
J’ai largement vanté le désaccord le mois dernier, pour tout ce qu’il introduit comme richesse relationnelle, ainsi que pour la maturité qu’il nécessite. Mais pour établir un désaccord fertile, autrement dit un dialogue contradictoire de qualité, encore faut-il faire preuve d’un peu d’empathie et de bienveillance à l’égard de la personne qui se trouve en face de vous. Dans le cas contraire, le risque est élevé que le pugilat remplace très vite l’échange, comme on le constate par exemple dans le débat sur internet.
Peur, n.f. La vaincre à tout prix.
Voilà la définition que Flaubert aurait pu nous livrer dans son dictionnaire des idées reçues, version 21e siècle. Et s’il est riche de travailler sur ses peurs, comme on l’entend souvent dans le jargon psychothérapique, il convient cependant de replacer les choses : avant d’être une entrave, la peur nous protège. Outre le fait qu’elle nous empêche de faire un paquet de bêtises, elle est essentielle à la survie.
Toute crise nécessite un discours pour la décrire. C’est de cette façon que certains mots et certains concepts sont propulsés sur le devant de la scène lorsque leur utilisation fait soudain sens dans un contexte précis. En référencement sur Internet, on appelle ça des mots-clés.
Soyez réactifs ! Voilà bien une injonction de notre époque. Valeur essentielle prônée dans l’entreprise, qualité sportive indéniable, plus-value objective dans des mondes où l’on fustige les mous, les lents et tout ce qui pourrait représenter un signe d’apathie.
L’année qui se termine aura été riche pour tous les férus de théories du complot. Rien d’étonnant à cela, toutes les situations sociétales angoissantes font émerger les noyaux paranoïaques qui étaient jusque-là contenus tant bien que mal. Et c’est encore plus vrai lorsque ces situations sont accompagnées de décisions politiques pour le moins déroutantes, voire erratiques. Ce qui apparaît nouveau en revanche, face à la critique virulente de ces décisions par une partie de la population, c’est la tentative croissante d’amalgamer ces critiques à du complotisme, ce que Mathieu Foulot – dans un ouvrage paru après les attentats de Charlie Hebdo en 2015 – nomme reductio ad complotum. Difficile alors de s’y retrouver.
Il ne faut pas trop s’affecter du malheur des autres. Chaque accident arrivé à autrui est un accident évité pour vous.
Sacha GUITRY
Comme moi, vous l’avez lu, entendu, partout et depuis des années, peut-être même l’avez-vous relayé vous-même au contour d’une conversation : « nous vivons dans une société individualiste ».
Durant les mesures de confinement auxquelles nous sommes contraints de faire face, le lien thérapeutique se poursuit à distance, par visioconférence ou au téléphone, et à la fréquence qui convient à chacun. Une façon de poursuivre le travail engagé et de gérer au mieux la difficulté à vivre cette situation exceptionnelle et inédite.