Guy Berger est décédé ce 12 juin 2023 dans sa 91e année.  Pionner et fondateur de l’université de Paris 8 Vincennes – Saint Denis, il était également le co-inventeur du concept de multiréférentialité avec Jacques Ardoino. Guy Berger, décès du père de la multiréférentialité

Personnage majeur du paysage des sciences de l’éducation en France, il faut lire ses excellentes conversations sur l’éducation avec Augustin Mutuale, presque une biographie, pour entrevoir non seulement la portée de ses actions, mais également de sa pensée.

Après Ardoino en 2015, nous perdons donc l’autre père de la multiréférentialité, sur laquelle nous avons fondé l’idée d’une psychothérapie multiréférentielle. Au-delà, c’est un penseur de moins en vie, ce qui est assez effrayant dans une époque comme celle-ci.

J’ai rencontré Guy il y a un peu plus de vingt ans. Alors en reprise d’études, il guidé mes premiers pas à Paris 8 en sciences de l’éducation, m’indiquant quelques livres essentiels à lire et me donnant les noms de professeurs avec qui il pressentait que je pourrais m’entendre, auprès de qui je pourrais grandir. J’étais ressorti de chez lui avec une pile d’ouvrages de ceux et celles que j’ai pu revoir, avec vingt ans de plus, présents à ses funérailles s’ils étaient toutefois encore en vie.

Guy a suivi mon évolution de loin, il me recevait chez lui de temps en temps pour m’écouter, m’orienter. Il était là. Jusqu’à me faire l’honneur d’assister à ma soutenance de fin d’études au CIFPR ; lui qui avait dirigé des charrettes de thèses universitaires était venu écouter ce que je pouvais dire de la psychothérapie multiréférentielle. Il m’engueulait aussi parce que François Jullien me tombe des mains et que je n’y comprends rien, mais je me console en pensant que je ne suis pas le seul.Guy Berger, décès du père de la multiréférentialité

Je ne vais surtout pas me lancer à raconter mon souvenir de la personnalité de Guy, je ne pourrais que redire tout ce que j’ai entendu à l’émouvante cérémonie de ses funérailles, c’est peut-être pour cela d’ailleurs qu’on publie normalement ce type de billet avant. Une chose m’a profondément étonné cependant, en écoutant tous les discours successifs de ses proches, c’est de constater que ses enfants, petits-enfants, ses collègues, étudiants ou amis, parlaient bien tout en nuances de la même personne, et qui plus est, ils parlaient bien de la personne que je connaissais moi aussi. Quelle puissance que de pouvoir être ainsi aux autres, d’offrir une si solide et ferme cohérence interne.

Point de façade, comme l’immeuble qu’il habitait, l’essentiel était à l’intérieur.

Quelques hommages :

Pour aller plus loin :

 

Photos publiées avec l’amicale autorisation de Mathias Berger-Forestier

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Pascal Aubrit, psychothérapie relationnelle et coaching à Auvers-sur-Oise (95)