Chaque année en dernière semaine d’août se tient le séminaire d’été du CIFPr (Centre Interdisciplinaire de Formation à la Psychothérapie Relationnelle). Cette école de formation à la psychothérapie multiréférentielle, la dernière à proposer un cursus transversal depuis la fermeture de la regrettée Nouvelle Faculté Libre, ouvre alors ses portes aux professionnels extérieurs ou aux patients déjà en thérapie.

En courses dans les rayons d’un célèbre hypermarché, je tombe nez-à-nez avec une tête de gondole très particulière, contenant des dizaines de livres pour enfants sur les émotions. Si j’ai pris l’habitude, depuis longtemps déjà, de trouver des rayonnages entiers de soupe au bien-être pour adultes, je n’avais pas conscience que la commercialisation du système émotionnel des petits avait pris une telle ampleur.

Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire.
C. G. JUNG
Devenez la meilleure version de vous-même ! Le slogan est tellement épuré que Blanche Gardin en a déjà fait une série pour Canal+ en 2021. C’est dire si ce poncif a d’ores et déjà envahi l’espace médiatique. On le lit, le voit, l’entend partout dans les médias ; à en croire les apôtres de cette nouvelle religion, nous sommes toutes et tous engagés sur la course effrénée qui nous mènera – si nous suivons leur nouvel évangile – à la félicité suprême : devenir ce qu’il y a de meilleur en nous et remiser définitivement le reste.

Pourquoi demeurons-nous englués dans des relations qui nous rappellent d’anciens tourments ? Parce que nous espérons qu’un jour ça changera, pourvu que nous trouvions le mot juste, l’attitude appropriée, que nous sachions faire preuve de la compréhension nécessaire.
Alice Miller
Il y a vingt ans, Notre corps ne ment jamais était publié, livre dont le titre rappelle l’excellent Le Corps n’oublie rien, du psychiatre Américain Bessel Van Der Kolk, ouvrage que j’ai chroniqué le mois dernier. Ce livre se situe dans la droite ligne de la pensée d’Alice Miller, psychanalyste engagée pour la cause des enfants, qui a dénoncé, dès les années quatre-vingts, l’éducation répressive et ses conséquences.

le trauma soigné à la sauce intégrative
Le Corps n’oublie rien est un ouvrage de Bessel van der Kolk, psychiatre américain ayant passé une bonne partie de sa vie et de sa carrière à étudier le syndrome de stress post-traumatique. Fondateur du trauma center de Boston, il a conduit de nombreuses études scientifiques d’une valeur essentielle pour notre compréhension des effets du trauma sur la personnalité.

Les traumatismes vécus dans l’enfance continuent d’agir en nous durant toute notre vie. Voilà une idée bien peu originale et désormais très répandue. Comment cela fonctionne-t-il, c’est une autre affaire. Car même si nous découvrons par exemple la façon dont les schémas neuronaux se développent, ou au contraire s’inhibent, en lien avec des zones traumatiques de notre histoire, il est difficile de se représenter comment ce que nous avons vécu peut ainsi nous travailler plusieurs décennies plus tard, et à notre insu par-dessus le marché. Voici un exemple qui qui n’a pas la prétention de donner une explication, mais qui nous fournit une métaphore plutôt parlante.

Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière.
(citation attribuée aléatoirement à Michel Audiard ou à Groucho Marx)
Alain Robert, le Spiderman Français
En lisant un magazine lorsque j’étais ado, je me rappelle être tombé sur une image fascinante, celle d’un type escaladant un gratte-ciel à mains nues, sans matériel de sécurité ni autorisation. La vue en contre-plongée était saisissante et suffisait à faire ressentir le vertige. Il s’agissait d’Alain Robert, dit le Spiderman Français, spécialisé dans cet exercice.

Dépréciation de soi
Je suis très ennuyée de venir ici me plaindre de mes petits problèmes, alors que d’autres personnes souffrent vraiment, enfin je veux dire, plus que moi. Cette personne que j’ai croisée tout à l’heure dans votre salle d’attente semblait aller très mal, j’ai culpabilisé à l’idée que je venais avec des futilités, alors que certains ont de vrais enjeux…

La transmission d’Irvin Yalom
En 2002, le célèbre romancier et psychothérapeute existentiel américain Irvin Yalom publie L’Art de la thérapie[1], un ouvrage de transmission qui s’adresse aux jeunes générations de psychothérapeutes. Âgé de 71 ans (il en a 92 à l’heure où j’écris ces lignes), Yalom sent qu’il parvient à un moment de sa vie où la transmission devient un but majeur ; il souhaite laisser quelques traces de son expérience clinique d’un demi-siècle pour les générations de thérapeutes à venir.

Je poursuis ce mois-ci le recueil des billets traitant de près ou de loin à l’escrime, publiés sur ce blog depuis 2017. La première partie de cette compilation est disponible ici.

Depuis le début de blog, fin 2016, j’ai publié un certain nombre de billets traitant de l’escrime sous un angle psy. Ces billets ont permis il y a quelques années à mon blog de gagner en visibilité, en particulier grâce au maître Michel Sicard, qui les avait répercutés à plusieurs reprises sur sa page Facebook à l’époque.
Avant d’avoir le temps de poursuivre ce travail en rassemblant ces articles et d’autres non publiés dans un futur livre, voici la première partie d’une compilation de ces billets, publiés en 2017-2018.

Depuis le début de blog, fin 2016, j’ai publié un certain nombre de billets sur le cinéma, toujours selon le même procédé et avec le même objectif : relier une œuvre cinématographique connue à un concept, une émotion ou à un fonctionnement psychique que je souhaitais mettre en exergue.

On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. (Héraclite)
Il est des phrases qui marquent un parcours, au point qu’elles nous reviennent régulièrement en écho plus tard. Quand on change, on a changé, était l’un des mantras de Nicolas de Beer et Isabelle Laplante, auprès de qui je me suis formé au coaching entre 2009 et 2011. Ils exprimaient là leur croyance dans un monde en perpétuel changement, en un équilibre sans cesse renégocié. Une croyance qui nous soutient lorsque la vie nous fait croire à un douloureux retour en arrière.

Guy Berger est décédé ce 12 juin 2023 dans sa 91e année. Pionner et fondateur de l’université de Paris 8 Vincennes – Saint Denis, il était également le co-inventeur du concept de multiréférentialité avec Jacques Ardoino.

Robert, qui a mon âge, vit en amitié avec son corps, c’est tout. Son corps et son esprit ont été élevés ensemble, ils sont bons camarades. Ils n’ont pas besoin de refaire connaissance à chaque surprise. Si le corps de Robert saigne, ça ne le surprend pas. Si le mien saigne, la surprise me fait m’évanouir. Robert sait bien, lui, qu’il est rempli de sang ! Il saigne parce qu’il vit dans un corps. Comme saigne le cochon qu’on saigne ! Moi, chaque fois qu’il m’arrive quelque chose de nouveau, j’apprends que j’ai un corps !
Daniel PENNAC, Journal d’un corps