En tant qu’escrimeur et psy, il fallait bien un jour que j’écrive un billet sur le salut. Le sujet est difficile à éviter.
Si j’ai repoussé l’échéance jusqu’à aujourd’hui, c’est parce que ma relation avec cet essentiel des sports de combat n’a pas été simple. C’est une difficulté qui se trouve en lien avec les symboles : il faut pouvoir s’accorder le temps et l’envie d’y donner un sens pour soi-même.


Le magazine We love tennis et son équivalent papier Grand Chelem m’accordent ce mois-ci une interview dans le cadre du dossier qu’ils consacrent à la culture de la gagne. L’occasion pour moi de m’exprimer sur le sport de haut niveau, la compétition, la victoire, la défaite, des sujets que j’ai pu aborder au cours de plusieurs articles, notamment dans celui-ci où je fais l’hypothèse que la compétition sportive est avant tout un terrain propice pour apprendre à perdre.

Ce billet a été écrit à la veille de la sortie de l’épisode 8 de la saga, en décembre 2017. Deux ans plus tard, l’Ascension de Skywalker, l’épisode 9 de Star Wars, sort en salle alors que je le reprends. Il évoque le destin douloureux d’Anakin Skywalker, destin qui m’avait particulièrement ému lors de la sortie en salle de l’épisode 3 en 2005, la revanche des Sith.

L’autorité d’un groupe (…) est toujours beaucoup plus forte et beaucoup plus tyrannique que celle d’un individu, si sévère soit-il.
Hannah ARENDT
Après-midi de vacances dans un gymnase francilien. Une quinzaine d’enfants de 8 à 14 ans, répartis en trois équipes, disputent un tournoi de balle assise. Le but : toucher les joueurs de l’équipe adverse afin de les éliminer.

De quoi discutent deux frères, l’un professeur de chant et l’autre psy, lorsqu’ils se rencontrent ? Comme on peut s’y attendre, ils parlent souvent de musique et de psychothérapie.

Lorsque j’ai commencé à rédiger des articles sur la psychothérapie, j’ai assez naturellement eu envie d’écrire sur ce qui peut nous amener à consulter un psy.

L’un des intérêts de la pratique d’une activité sportive compétitive, qu’elle soit individuelle comme l’escrime, le tennis ou la course, ou bien collective comme le football ou le basket, c’est la possibilité de se mesurer aux autres ; même si, comme je l’évoquais dans un précédent article sur l’apprentissage de la défaite par la compétition, une conception des relations basée sur un étalonnage permanent est inadaptée, tout comme l’est celle qui consiste à nier la rivalité et les rapports de pouvoir. Se mesurer, se comparer, se différencier, sont des activités fertiles dans la construction du narcissisme ; il y a là un mouvement qui vise à intégrer la reconnaissance de l’autre en coexistence avec le maintien de soi.

Pas une semaine ne passe sans que l’on puisse trouver un article sur les vertus de l’échec, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les magazines de développement personnel et de management. L’échec, mal vu dans notre culture, serait un vecteur d’apprentissage, une opportunité, le terreau fertile où germeraient nos futures réussites… Or, ce n’est pas si simple.

Vous connaissez certainement ces jeux qui se pratiquent avec une, voire deux cordes élastiques. Les élèves de mes cours d’escrime adorent. J’accroche ma corde à un point fixe et la fais tourner, pendant que les petits escrimeurs passent dessous tour à tour dans une série d’exercices à difficulté croissante et tentent d’éviter de se faire toucher. Tel un véritable robot, aguerri par des années de pratique, je fais tourner la corde avec une régularité de métronome, tandis que la sanction tombe, implacable, pour ceux qui se trouvent sur sa trajectoire parce qu’ils n’ont pas traversé dans la bonne fenêtre de tir.

Pour le troisième article de ce triptyque sur l’escrime, après le masque et la compétition, j’aimerais que nous portions notre attention sur le mal aimé du sport : l’arbitre.

Je suis psychopraticien, coach et maître d’armes. La compétition, pour laquelle je n’étais absolument pas doué lorsque j’étais enfant, m’a amené à plusieurs réflexions, notamment lorsque intervenant en milieu professionnel en tant que coach, je me suis aperçu que les analogies étaient nombreuses entre ce qui se vivait dans mon sport et ce qui pouvait se retrouver dans l’entreprise.

J’ai démarré ma vie professionnelle à dix-neuf ans en devenant maître d’armes. Aujourd’hui l’escrime n’est plus au cœur de mes activités, mais je poursuis l’enseignement de mon sport, et ce avec un plaisir renouvelé depuis que j’ai le luxe d’exercer dans plusieurs domaines.

Le courant existentiel en psychothérapie, incarné en particulier par Irvin Yalom, dont j’ai déjà parlé sur ces pages, s’intéresse de près aux angoisses fondamentales que nous traversons au cours de notre vie.

Une séance ou un cachet, choisissez votre camp
Il est des différences culturelles qui interpellent. Lorsqu’on fréquente des américains, ou lorsqu’on est un tant soit peu imprégné de la pop culture américaine à travers les séries et le cinéma, on a parfois l’impression qu’ils passent leur vie chez le psy. En revanche, lorsqu’un américain évoque le fait de prendre des antidépresseurs, son entourage réagit comme s’il avait annoncé qu’il était héroïnomane.

C’est l’hiver, ralentissons.
Alors que je repeins mon site aux couleurs de l’hiver afin de nous souvenir que cette saison est propice pour ralentir notre rythme, comme le font les arbres, j’ai envie d’évoquer l’endroit où j’ai choisi d’habiter et d’exercer, ainsi que son hôte le plus célèbre. Ces couleurs qui donnent un air de savane africaine à la campagne du Vexin me rappellent le nombre d’artistes qui ont peint Auvers et je profite de mon plaisir à vivre dans un village qui a finalement peu changé depuis un siècle et des poussières.