L’escrimeur en compétition est parfois victime de ce que les magazines et le vocabulaire spécialisé intitulent la compulsion d’échec, ou encore le sabotage inconscient. Dans le précédent article, nous avons commencé à recenser les meilleurs scénarios de sabotages en compétition. Poursuivons notre palmarès et cette fois pas de jaloux, il y en aura pour tout le monde, tireurs, arbitres et entraîneurs :).
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Je discutais sur le bord d’une piste avec Christian Kervroëdan, qui se trouve avoir été l’un de mes formateurs à l’école des maîtres d’armes, et le premier sans doute à m’avoir fait comprendre qu’il y a plus que de l’escrime dans l’enseignement de l’escrime. En parlant de tout et de rien, nous en étions rendus à évoquer la capacité de certains tireurs à appuyer, délibérément ou non, sur la touche « autodestruction » durant l’assaut.

En tant qu’escrimeur et psy, il fallait bien un jour que j’écrive un billet sur le salut. Le sujet est difficile à éviter.
Si j’ai repoussé l’échéance jusqu’à aujourd’hui, c’est parce que ma relation avec cet essentiel des sports de combat n’a pas été simple. C’est une difficulté qui se trouve en lien avec les symboles : il faut pouvoir s’accorder le temps et l’envie d’y donner un sens pour soi-même.

Le magazine We love tennis et son équivalent papier Grand Chelem m’accordent ce mois-ci une interview dans le cadre du dossier qu’ils consacrent à la culture de la gagne. L’occasion pour moi de m’exprimer sur le sport de haut niveau, la compétition, la victoire, la défaite, des sujets que j’ai pu aborder au cours de plusieurs articles, notamment dans celui-ci où je fais l’hypothèse que la compétition sportive est avant tout un terrain propice pour apprendre à perdre.

L’un des intérêts de la pratique d’une activité sportive compétitive, qu’elle soit individuelle comme l’escrime, le tennis ou la course, ou bien collective comme le football ou le basket, c’est la possibilité de se mesurer aux autres ; même si, comme je l’évoquais dans un précédent article sur l’apprentissage de la défaite par la compétition, une conception des relations basée sur un étalonnage permanent est inadaptée, tout comme l’est celle qui consiste à nier la rivalité et les rapports de pouvoir. Se mesurer, se comparer, se différencier, sont des activités fertiles dans la construction du narcissisme ; il y a là un mouvement qui vise à intégrer la reconnaissance de l’autre en coexistence avec le maintien de soi.

Je suis psychopraticien, coach et maître d’armes. La compétition, pour laquelle je n’étais absolument pas doué lorsque j’étais enfant, m’a amené à plusieurs réflexions, notamment lorsque intervenant en milieu professionnel en tant que coach, je me suis aperçu que les analogies étaient nombreuses entre ce qui se vivait dans mon sport et ce qui pouvait se retrouver dans l’entreprise.