Qu’est-ce qui nous amène un jour à consulter un(e) professionnel(le) ?

Lorsque nous sommes confrontés à un problème dans notre vie, qu’il soit d’ordre professionnel, personnel, de santé, nous recourons chacun à nos stratégies personnelles : ce qui fonctionne pour nous. La première réaction sera peut être d’en parler avec notre entourage. Si nous avons besoin de témoigner d’une difficulté, nous pouvons le faire auprès d’un ami, de notre conjoint, de notre famille, de nos collègues. Si nous avons mal quelque part, nous allons voir un médecin, qui nous orientera peut-être vers le spécialiste compétent. Le fait de confier ainsi notre difficulté à un autre nous allège certainement d’un poids. Nous avons tous dit ou entendu : « ça m’a fait du bien d’en parler, je me sens plus léger(ère). »
Cela suffit d’ailleurs la plupart du temps. Et puis, les autres sont souvent de bon conseil.
Mais parfois, cela ne suffit pas. Soit parce que la difficulté à laquelle nous sommes confrontés ne peut se partager avec ceux que nous aimons, peut-être parce qu’ils en sont même à l’origine ; soit parce que tous les conseils qu’ils nous procurent, pourtant avec toute la bonne volonté du monde, nous semblent irréalistes, absurdes, hors de propos, impossibles à mettre en œuvre. Et leur soutien, leurs encouragements, semblent glisser sur nous comme l’eau sur le duvet d’un cygne.

Excès, repli ou table rase

Nous pourrons être tentés alors de nous replier sur nous-mêmes, surtout si c’est ce que nous avons appris à faire, enfant, lorsque l’entourage n’apparaissait pas en capacité de nous soutenir.

Une autre tentation peut être de changer. Changer d’air, de coiffure, de voiture, de pays, de métier, de conjoint, … Parfois, ça marche, lorsque nous avons trouvé ce qui n’allait pas, le grain de sable dans l’engrenage. Il suffit alors de relancer la roue. Mais parfois, même en changeant tout, le problème demeure. On dirait même alors que nous pouvons tout changer, sauf le problème en question.

On peut aussi être tenté par le « trop ». En langage courant, on appelle ça abuser. Abuser du chocolat, des gâteaux à la crème, des réseaux sociaux, des soirées très/trop arrosées entre amis, des heures supplémentaires, de l’alcool, des cigarettes ou d’autres récréatifs moins légaux, pour se rendre compte au final qu’on a beau se remplir le corps et remplir sa vie d’un tas de choses, on se sent toujours aussi vide et seul.

Quelle que soit la distraction choisie, finalement, on n’oublie rien.

Alors, il est peut-être temps d’y regarder de plus près, d’affronter ce qui nous tord, nous presse, nous tend, nous ronge, et d’aller – pourquoi pas – en parler à quelqu’un.

En parler à quelqu’un, oui mais à qui ?

Et en la matière, bien malin aujourd’hui celui qui trouve son chemin dans la jungle du développement personnel et psychothérapique. Du divan du psychanalyste à l’étreinte végétale assistée, il existe foule de nuances et de variations plus ou moins sérieuses de ce qu’on appelle « travail sur soi ».
Chacun recourt alors une nouvelle fois à ses stratégies préférées, en fonction de sa sensibilité. Cela amène à des raisonnements dont nous serions bien à mal de définir le juste et l’erroné.

Il y a un premier raisonnement qui consiste à penser – en particulier en France où le diplôme prévaut sur les compétences en première instance – qu’il n’est de praticien sérieux que celui qui possède un diplôme d’Etat. Ce qui vous conduira tout droit vers un psychologue (diplômé de l’université de psychologie) ou un psychiatre (diplômé de l’université de médecine). Fort bien, encore faudra-t-il s’assurer qu’ils aient suivi une formation à la psychothérapie, c’est-à-dire à l’écoute de l’autre dans le cadre d’une relation qui soigne, et qu’ils aient pour le moins effectué un travail en thérapie pour eux-mêmes, ce que ne garantit ni l’une ni l’autre des deux catégories précitées.

Un second raisonnement, plus relativiste celui-là, consiste à penser que le plus important, c’est de se sentir bien/en confiance/détendu/à l’aise (rayer les mentions inutiles) avec la personne qui se trouve face à soi et se propose de nous aider à aller mieux. Le reste ne compte pas.

C’est d’ailleurs toujours comme ça que nous choisissons notre thérapeute au bout du compte ! Sauf qu’on pose alors un voile opaque sur l’identité professionnelle du praticien : a-t-il fait des études, suivi une formation ? A-t-il été lui-même en thérapie, en analyse ? Se réfère-t-il à une déontologie professionnelle ? Est-il supervisé ? A-t-il un diplôme ? Est-il reconnu par ses pairs via une organisation professionnelle, une fédération ? Des points qui, s’ils ne garantissent jamais la compétence d’un psy, ne sont pas à négliger néanmoins.

Un autre raisonnement encore, tout aussi empirique, consiste à faire confiance au bouche-à-oreille, nettement moins hasardeux que Google ou les pages jaunes. Cela confronte cependant au même risque que celui déjà cité, celui de ne pas s’informer sur le parcours et les qualifications du praticien.

Suivre ses intuitions, mais choisir en conscience

On voit donc bien qu’être psychothérapeute, psychiatre, psychologue ou psychopraticien comme je le suis moi-même, pour ne citer que les principales dénominations en cours aujourd’hui, et jusqu’à la prochaine chasse aux sorcières, ne garantit ni la qualité, ni le défaut. Il est cependant utile d’avoir accès à une représentation du métier et de ses subdivisions. Car si l’on trouve des bons et mauvais thérapeutes partout, ils n’ont cependant pas le même vécu, la même formation, le même diplôme, ni ne partagent nécessairement les mêmes valeurs éthiques et déontologiques.

Bonne recherche !

Pour aller plus loin :

Image du bandeau : Vladislav BabienkoUnsplash

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Pascal Aubrit, psychothérapie relationnelle et coaching à Auvers-sur-Oise (95)

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