Nous sommes des êtres à fort potentiel identificatoire. Nous nous identifions aux autres, aux bêtes, aux choses. La langue française possède par exemple mille raisons de se prendre pour un animal, lorsqu’on se retrouve fier comme un coq, voleur ou bavard comme une pie, doux comme un agneau ou qu’on a une fièvre de cheval.
Catégorie : Psychothérapie relationnelle

« Très jeune, je me suis débrouillé tout seul, je n’ai besoin de personne pour m’en sortir. »
Voilà un discours que vous avez certainement déjà entendu, comme une revendication d’autonomie, laquelle s’avère le plus souvent de l’indépendance maquillée. Promenons-nous ensemble quelques instants autour de ces termes en y ajoutant au passage celui d’égotisme.

Il m’est arrivé à plusieurs reprises de m’entendre dire la chose suivante : « psychothérapie relationnelle, c’est un pléonasme ». Et en l’occurrence, on pourrait le souhaiter, mais la réalité du marché psy est différente et si l’on peut – comme chez Molière – pratiquer la psychothérapie relationnelle sans le savoir, il ne suffit pas d’étiqueter relationnelle une pratique psychothérapique pour qu’elle le soit ou le devienne.

En 2017, nous évoquions dans ce ce billet la quête post-moderne de la perfection. Ce dogme pèse non seulement sur les épaules de ceux qui choisissent de l’adopter, mais également par ricochet sur l’ensemble de la société ; s’affranchir d’une norme ne se fait pas sans effort, ni sans risque.

Un jour ou l’autre, il fallait bien que je me confronte aux gros mots de la psy. Ne pas parler du transfert alors qu’on écrit sur le point de vue de l’entraîneur, et qu’on est psy par-dessus le marché, c’est un peu comme de faire de l’escrime avec des sabres en mousse ; à un moment ou un autre ça a ses limites.

Si j’avais suivi tous les conseils qu’on m’a donné depuis que je suis en âge de les comprendre, je serais sans doute déjà riche, célèbre et nagerais dans un bonheur d’une intensité indécente. Mais allez savoir pourquoi, j’en ai ignoré au moins les trois quarts ; j’ai tenté d’en suivre d’autres mais sans succès ; et j’en ai sans doute oublié certains, dont je me rendrai compte d’ici vingt ou trente ans qu’ils auraient pu changer le cours de ma vie. La question est donc la suivante : pourquoi la plupart des conseils et des prescriptions ne servent-ils à rien ?

Lorsque j’ai commencé à rédiger des articles sur la psychothérapie, j’ai assez naturellement eu envie d’écrire sur ce qui peut nous amener à consulter un psy.

Pas une semaine ne passe sans que l’on puisse trouver un article sur les vertus de l’échec, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans les magazines de développement personnel et de management. L’échec, mal vu dans notre culture, serait un vecteur d’apprentissage, une opportunité, le terreau fertile où germeraient nos futures réussites… Or, ce n’est pas si simple.

Le père Noël étant passé, j’ai enfin pu visionner la Thérapie du bonheur (Yalom’s cure en VO). Ce documentaire élégant présente le quotidien et le témoignage d’Irvin Yalom, psychothérapeute américain, également auteur à succès (peut-être avez-vous déjà eu entre les mains l’un de ses romans psy ?).